Note de Christian Siméon
59
C’est le titre.
Quatre histoires courtes et sanglantes pour une seule pièce.
Quatre tueuses absurdes et impitoyables.
Quatre pièces cruelles entre fantastique éventuel et psychoses indiscutables.
Quatre contes à faire peur dont le metteur en scène Vincent Messager s’empare et qu’il réunit dans une vision toute hitchcockienne du projet.
Une idée qui lui est venue alors qu’il farfouillait dans mes dossiers.
Auteurs ne laissez pas les jeunes metteurs en scènes talentueux et déterminés farfouiller dans vos dossiers, ils y trouvent parfois des idées que vous n’avez pas eues.
Ceci étant, ne soyons pas naïfs, là est l’intérêt.
Là est la chance.
Mais que de mais dans cette proposition :
- Nous ne sommes pas dans un épisode " d’ Alfred Hitchcock présente… ",
mais…
- Nous ne sommes pas dans les années cinquante,
mais...
- Nous ne sommes pas dans un revival d’une télévision à une seule chaîne,
mais…
- Le spectacle n’est pas en noir et blanc,
mais…
- 59 ne lorgne pas vers le Théâtre du boulevard du crime, mais...
- 59 n’est pas le titre d’un film d’Alfred Hitchcock,
59 devient donc notre troisième collaboration, avec Vincent Messager et la merveilleuse troupe des Enfants Terribles, après l’aventure de L’état du lit au Théâtre du Rond-Point, en 2012, aventure qui nous avait permis de nous rencontrer à travers son travail sur ma pièce Mathilda, et que nous avons prolongée avec Carapaces au Festival d’Avignon en 2015.
59
Ce sont donc Quatre petits drames de Christian Siméon cuisinés à la sauce Alfred Hitchcock en un seul plat.
Cruauté délectable mais excusez du peu.
Alors on peut dire ce qu’on veut, mais ça rend très fier.
Et au bout, il n’y a plus de mais.
Mais plus du tout.
Laquelle des Quatre? C’est la question que j’ai posée à Vincent Messager lorsqu’il a brandi mes Quatre dramaticules, Rillettes maudites, Crouchinades et Noël aux tisons, histoires de boites de conserves, de grenouille de bénitier en rut et qui cuisine et de cantatrice à la retraite.
Et là sa réponse a été immédiate :
« Et bien les Quatre ! »